LE TEMPLE

L’histoire du temple

Comme dans une grande partie des Cévennes, l’histoire du temple se confond avec l’histoire des guerres de religions qui furent très vives sur ce territoire.

Dés le 16eme siècle, une majorité des habitants de Saint Martin faisaient parti des Nouveaux Convertis puisqu’un jugement des conseillers du Présidial de Nîmes condamne les habitants de Saint Martin de Boubaux , disciples de la Religion prétendument Réformée à 25 livres d’amendes!

On ne connaît pas exactement l’emplacement exact du lieu de culte des Réformés à cette époque.

L’édit de Nantes était un édit de tolérance signé le 13 avril 1598 par Henri IV, par lequel le roi de France reconnaît la liberté de culte aux protestants, selon plusieurs limites .

Henri IV lui-même était un ancien protestant, et avait choisi de se convertir au catholicisme afin de pouvoir monter sur le trône, après la mort de son cousin Henri III. La promulgation de cet édit mit fin aux guerres de religion qui ont ravagé le royaume de France au XVIe siècle (celles-ci ayant provoqué l’émigration de 200 000 huguenots) et constitue une amnistie mettant fin à la guerre civile.

Louis XIV révoqua le versant religieux de l’édit de Nantes en signant l’édit de Fontainebleau, contresigné par le chancelier Michel Le Tellier, le 22 octobre 1685.

Le protestantisme devenait dès lors interdit sur le territoire français .

La guerre des Cévennes ou guerre des Camisards est un soulèvement de paysans protestants dans les Cévennes et Bas-Languedoc sous le règne de Louis XIV. Le soulèvement a pour origine la révocation de l’édit de Nantes qui provoqua les premiers troubles qui durèrent jusqu’en 1711. Les combats furent particulièrement nombreux de septembre 1702 à avril 1704.

 

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La guerre des Camisards

Le 24 juillet 1702, au Pont-de-Montvert, une soixantaine d’hommes, armés de sabres et de faux, menés par Abraham Mazel, pénètrent dans la ville en chantant un psaume, pensant délivrer sans combat les protestants détenus et torturés par l’abbé François de Langlade du Chayla, inspecteur des missions des Cévennes pour le compte du marquis de Basville. Ils réclament la libération des prisonniers. On leur demande d’attendre. Alors, un coup de feu blesse l’un d’entre eux. Ils enfoncent la porte de la maison de l’abbé, libèrent les prisonniers et mettent le feu. Chayla, qui tente de s’enfuir par une fenêtre, est rattrapé et occis. Le meurtre de l’abbé du Chayla marque le début de la guerre des Cévennes.

Les assaillants formèrent la première troupe de Camisards.

Pourquoi « Camisards » ? Les révoltés, paysans et artisans n’avaient comme seul uniforme et signe de reconnaissance que leur chemise (camiso en occitan).

Ce fut la guerre des Camisards, non point guerre civile, mais révolte armée contre une domination qui se voulait spirituellement totalitaire. Les Camisards se soulevèrent pour défendre la liberté religieuse, plus concrètement la liberté d’être protestant en France. Ils ont toujours protesté de leur fidélité au roi, ne se donnant d’autre but de guerre que le rétablissement de la liberté de leur culte.

C’étaient des gens du peuple, paysans, tisserands, cardeurs de laine, de jeunes gens pour la plupart. Ils ne furent jamais que 2500 à 3000, qui tinrent en échec pendant deux ans, de 1702 à 1704, les 25000 à 30000 soldats des troupes royales. Leur mobilité, leur familiarité avec un terrain sauvage, les complicités qu’ils rencontraient parmi les habitants leur permirent de tenir bon face à une armée qui n’était pas habituée à une guerre de maquis.

Deux chefs s’imposèrent pour la conduite des opérations, autant par l’exaltation de leur foi que par leur habileté tactique, Roland et Cavalier. Roland est chez lui au Musée du Désert, avec sa Bible de famille, usée à force d’avoir été méditée. Cavalier est présent par le portrait qu’en a donné le peintre Labouchère : il y est peint en pleine action de guerre, à cheval, escorté de son prophète (c’était l’habitude camisarde de ne pas engager le combat sans avoir écouté ces inspirés). De ces deux compagnons d’armes, la séparation marqua la fin de la guerre des Camisards, encore qu’il en soit sorti des étincelles éphémères jusqu’en 1710 : Roland fut trahi et tué en août 1704 ; Cavalier jugeant perdue la cause des révoltés, avait déjà traité avec le Maréchal de Villars ; il obtint de sortir de France avec sa troupe et poursuivit comme colonel une carrière dans l’armée anglaise.

La rébellion écrasée, les assemblées demeuraient interdites, traquées et sévèrement réprimées.

La liberté de culte tant attendue par les Camisards ne sera obtenue qu’à la Révolution française en 1789.

C’est sans doute pour cela que les habitants de ce territoire ont majoritairement soutenus depuis cette époque les idées progressistes et révolutionnaires.

En 1841 le Conseil municipal de Saint Martin de Boubaux délibère au sujet de l’état du temple, L’architecte mandaté propose la construction d’un autre édifice. L’état de l’existant est trop dégradé pour assurer la sécurité des prédicants et des ouailles.

En fait c’est durant une période de prés de trente années que la décision d’édifier un nouvel temple va évoluer au gré des Conseils municipaux et des disponibilités financières de la commune. Durant tout ce temps les protestants de la commune célèbrent leur culte en plein air.

En 1870, sous l’impulsion d’un nouveau Conseil Municipal avec à sa tête le maire Polydore VALCROZE ,le nouveau temple commence a être édifié, il est terminé en fin d’année 1871.

LE temple dans les années 1980

Suite à l’apparition de fissures importantes dans la structure du Temple, par mesure de sécurité, en 1988 le Conseil Municipal de Saint Martin décide d’en interdire l’accès .

Cet édifice représentant un aspect patrimonial important pour la commune, malgré la lourde charge financière nécessaire pour la réhabilitation, le Conseil municipal exclusivement de gauche avec à sa tête son maire, Chanzy VERDELHAN, membre du Parti Communiste Français engage une phase de réhabilitation.

L’inauguration du temple réhabilité est organisée le 26 Juin 1993 en présence des autorités locales, civiles et presbytérales, et du député de la Lozère.

Usages du Temple

En 1846 la commune de Saint Martin de Boubaux comptait 1071 habitants.

L’évêché de Mende qui a fait faire un recensement à cette période notait la présence de 1001 protestants contre 65 catholiques.

Depuis cette époque la population a décru fortement.

L’utilisation du temple comme lieu de culte est très minime, aussi ce bel édifice permet d’accueillir dans sa partie supérieure des expositions diverses.

La partie inférieure sert bien sur de lieu de culte, mais elle accueille aussi de façon exceptionnelle des concerts musicaux.

Une exposition permanente sur le 300ème anniversaire de la guerre des Camisards est présentée à ce niveau.

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La réhabilitation du Temple

L’exposition permanente sur le 300 eme anniversaire de la guerre des Camisards

 

La grande façade

Pour visiter le temple il faut prendre contact avec l’un des membre du conseil presbytéral.
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